Paris-Brest-Paris

Agnès et Rodolphe y étaient...!

Rodolphe prêt pour "l'aventure"
Rodolphe prêt pour "l'aventure"

29 Aout 2015

Le Dimanche 16 Aout, pendant qu'une bonne partie du club "crapahutait" sur les exigeantes routes du Cantal pour la "Sanfloraine", et que Loïc terminait au pied du podium à Canaules, deux autres membres du club, Agnès et Rodolphe, prenaient le départ, avec 5839 autres passionnés, d'un "monument" du cyclisme Français: le Paris-Brest-Paris. Un périple de 1226 kms dont la première édition, réservée aux coureurs amateurs et professionnels, eut lieu en 1891 et qui se déroulait tous les dix ans jusqu'en 1931: les deux premiers vainqueurs en furent Charles Terront et Maurice Garin. Ce n'est qu'à partir de 1931 que l'épreuve fut ouverte aux "randonneurs allure libre", les actuels "cyclotouristes".

Pour avoir le "droit" de prendre le départ de ce "monstre vélocipédique" Agnès et Rodolphe avaient bien sur dû suivre un entrainement spécifique et "valider" entre autre les brevets des "300km" et "600km"... Rien que ça !

Vous pourrez lire ci-dessous le très bon compte-rendu qu'Agnès a fait de son long et très difficile périple.

Quant à Rodolphe, tout ne s'est pas passé comme prévu, car victime d'une douloureuse tendinite il a été contraint d'arrêter à mi-parcours après 600 km de "pédalage". Mais loin de "pleurer" sur son sort, il prenait aussitôt, en tenue cycliste et le vélo à la main, le TGV en direction de Paris-Montparnasse, récupérait son "C5" et partait illico en sens contraire à la rencontre d'Agnès. C'est au niveau de Villaines-La-Juhel qu'il la croisait et se transformait alors en "directeur sportif" pour l'encourager et l'assister sur les dernières heures.

Malgré son abandon, pour Rodolphe ça reste une belle expérience et il attend avec impatience 2019 !

 

Voici le compte-rendu d'Agnès:

Veille de départ au vélodrome de St Quentin-en-Yvelines
Veille de départ au vélodrome de St Quentin-en-Yvelines

"  Mon premier Paris Brest Paris


Mon premier rendez-vous officiel pour le contrôle du vélo et remise des plaques est prévu le Samedi 15 août à 10h30 au Vélodrome de St Quentin En Yvelines. Je me retrouve sur la Nationale 10 au milieu d'un dense trafic parisien pas bon pour le stress. Il doit bien y avoir un itinéraire secondaire plus sympa.
    Des centaines de cyclistes sont déjà là à faire la queue pour récupérer eux aussi leur dossard. Un gigantesque parking de vélos est disponible afin de rentrer dans le vélodrome sans notre monture.
Wouahh ! Le vélodrome est super beau ! A l'intérieur et vue d'en haut des milliers de cyclistes grouillent pour récupérer leur plaque dans un vacarme ahurissant. Je fais la queue avec un jeune serbe, un américain, un canadien et un portoricain. Nous parlons de notre timing d'inscription, de notre première fois au PBP pour quelques uns d'entre nous, de notre heure de départ demain.
A mon tour, on me remet mon carnet de route où toutes les cases des futurs contrôles sont vides.
Une pensée, y arriverai-je à remplir toutes les cases des tampons ? On me remet les 2 plaques du vélo, un autocollant pour mettre sur le casque, la puce, un bidon, et un maillot, vélo contrôlé ok.
Il est 15h je rentre en ayant trouvé une piste cyclable beaucoup plus sympa que la RN10 pour demain.
L'heure du départ approche pour Agnès
L'heure du départ approche pour Agnès
       Dimanche 16 août 2015, enfin ce grand jour que j'attends depuis des mois, c'est maintenant.  
C'est détendue, contente et après avoir vérifier mille fois mon vélo que je quitte l'hôtel vers 13h. Tous les cyclistes de l'hôtel sont sur le parking à préparer et vérifier eux aussi leur vélo. Deux cyclos italiens me demandent si je connais la route autre que la RN10 pour aller au vélodrome ; je les invite à me suivre.
Je suis aussi contente de ne pas partir seule .. Cela me rassure.
      A l'arrivée au vélodrome plein plein de monde ! De la musique, écran géant de vidéos des PBP précédents, des drapeaux flottants représentant les 60 nationalités différentes. Le commentateur interview les quelques ambassadeurs des pays venus en France spécialement et encourage les cyclistes. Et relate le premier PBP en 1931 avec moins de 50 participants et interdit aux femmes !
Après avoir mangé et m'être reposée sur la pelouse mon heure arrive.
Je suis détendue, la météo est parfaite.
Après un dernier contrôle officiel je m'avance dans le sas "N". Je cherche DIdier Gauffrès qui est "N" aussi mais beaucoup trop de monde, le sas de la lettre "S" comme la plaque de Rodolphe n'est pas encore ouvert.
Un des controles obligatoires
Un des controles obligatoires
      Mon sas "N" s'ouvre et tous les vélos s'élancent vers le porche gonflable de la ligne de départ.
Le speaker nous demande de faire la holà et le compte à rebours commence au milieux des sons de trompette, hurlements d'encouragement et cloche. Zéro : j'encale et c'est parti. Une vague d'émotion m'envahit et c'est avec les larmes plein les yeux et un dernier message de soutien à mes jambes et à mon vélo que je m'élance vers la première étape.
Rapidement l'immense peloton se détend et les centaines de loupiotes rouges à l'arrière des vélos forment une formidable chenille de vélos. C'est beau, je trouve ce fil rouge silencieux à l'approche de la nuit.
     Premier arrêt qui ne correspond pas au contrôle. Tout le monde pose son vélo. Je suis un peu perdue. Après m'être renseignée ce n'est juste qu'un ravito. Je mange mes sandwiches prévus, remplis mes bidons.
     VILLAINES La JUHEL : Premier contrôle, premier tampon. J'avais prévu des massages des jambes à chaque contrôle. Je me fais donc masser et décide de dormir un petit peu. Comme beaucoup de cyclos, je me trouve un coin par terre, près du stand "Interprètes" à l'intérieur pour éviter l'humidité de la nuit et dors une petite heure. Je repars après un sandwich et 3 énormes tranches de pâté en croûtes que j'avais pris. Je vais bien, je suis toujours dans la longue chenille rouge.
Quand je parle avec des cyclos, ils disent qu'on sera à BREST mardi avant 10 heures.
Pourvu que ce soit aussi le cas pour moi ! J'espère.
Les routes sont belles avec un "billard" comme revêtement mais que de côtes ! Toujours toujours des côtes ! Je mettrai mon 30 sur les 1241 km parcourus. J'ai monté les côtes de 5, 6, 7 voire 9 % entre 9 et 12 de moyenne pour faire des descentes allant jusqu'à 50 pour enchaîner sans fin ces routes casses pattes !
Les contrôles sont très bien organisés, la restauration souvent faite "maison" est bonne. Je me surprends à manger des plateaux de folie à base de riz, et pâtes, et viande, et soupes, et far breton, et riz au lait et omelette. Oui oui, tout cela sur le même plateau !
Il y a vraiment de drôles de machines...!
Il y a vraiment de drôles de machines...!
    Mon arrivée à BREST
Étape particulière, tournant de cette épreuve, ENFIN !
Je m'autorise à penser que je vais y arriver finalement ..moi aussi !
Après une longue longue longue montée BREST !
C'est l'aube, le soleil se lève et plein de nuages blancs et gonflés parsèment la ville que l'ont ne voit pas encore. La brume matinale cerne les rochers comme des petits îlots. Je me pose la question si c'est la mer ou pas. J'aperçois le pont qui ressemble un peu à celui de Millau de par son look moderne et métallique. Les nuages cotonneux à ses pieds et les premiers rayons du soleil illuminent l'armature du pont. Spectacle fabuleux qui m'émeut et encore une fois me fait monter les larmes aux yeux. Oubliant leur timing d'étapes, les cyclos de la chenille s'y arrêtent tous pour prendre des photos. La route est large, vide, cernés de vélos garés tout le long.
J'hésite à m'y arrêter pour prendre moi aussi une photo, puis j'y renonce. Je reste concentrée sur mon pédalage ou tout simplement pas envie. Le pointage n'est pas loin, la route du retour est proche. C'est à ce moment là que l'on croise ceux qui rentrent déjà sur Paris !
Comme à chaque contrôle, après avoir tamponné mon carnet de route, direction le stand Croix Rouge pour me faire masser les jambes. Et là, à ma grande surprise je vois Rodolphe assis, un énorme pansement à la cuisse. Je lui demande s'il a chuté, il me dit non, mal au genoux, tendinite et qu'il attend le docteur. Je lui demande des nouvelles de Didier, il ne sait rien non plus. Je demande à Rodolphe de me tenir au courant par sms de l'avis du docteur. Je dois continuer ma route, je file.
       Les douleurs aux fesses commencent à se faire sentir de façon sérieuse car elle troublent la cadence de mon pédalage. Va falloir trouver une solution. Après plusieurs positions de soulagement sur ma selle, je décide de mettre sous mon "arrière train" un bandeau en laine polaire pour amortir. Ça va mieux, ouf.
Mes heures de sommeil sont de 2h par nuit. Cela me convient et en plus pas le choix. Mais plusieurs fois dans la journée je m'endors sur le vélo, voyant les loupiotes des vélos se troubler sur le petit matin ou encore zigzaguer dans la journée. Sans attendre, je m'arrête.
Pose mon vélo dans le sens de la marche, m'allonge par terre avec comme seule présence pas très loin les vaches blanches et noires. Quel bonheur de s'endormir à la belle étoile ou dans une clairière sous un pommier. Sans mettre de réveil, 10 min suffisent à me refaire une santé. Je vois toujours des cyclos et devant et derrière. Tout va bien, je reprends la route.

Les étapes sont de plus en plus difficiles pour moi. J'ai mal partout et à nulle part à la fois. Malgré des étirements réguliers, massages et hydratation je souffre.

Ma nuque et les cervicales se raidissent de plus en plus. Pas aidée par le poids du sac à dos, je décide de l'alléger. Je donne à un américain ma serviette en micro fibre, je jette ma mini trousse à toilette, me débarrasse de la couverture de survie que je mettais autour du ventre la nuit.
Mine de rien beaucoup plus léger !
        Un sms de Rodolphe m'informe qu'il est dans le train pour Paris et qu'il a vu Didier juste après mon départ à Brest.
        Les dortoirs dans les contrôles c'est trop ! Dans un immense gymnase silencieux, 350 lits de camps installés dans la pénombre avec une couette à la disposition des randonneurs pour 4 €.
J'y suis allée deux fois en demandant qu'on me réveille. Cette nuit là, c'était à 3h15.
Mince, il fait froid, un épais brouillard. Mais la vie au point de contrôle est toujours vivante.
Des cyclistes partout, ceux qui partent, ceux qui arrivent. Un stand barbecue Mmmmm des saucisses crêpes. Je redeviens motivée soudain. J'engloutis un café lyophilisé et je repars prendre ma place dans la chenille aux loupiotes voilées par l'épais brouillard. Je dois quitter les lunettes car je n'y vois rien. A peine deux heures plus tard, je m'endors sur le vélo. Urgence arrêt.
Dans l'herbe mouillée je me régale à dormir 15 min qui me requinquent efficacement.
       A l'heure du petit déjeuner, et pour me réchauffer, mon grand plaisir est de déjeuner dans un bar avec des gâteaux bretons riches en beurre et sucre. Je suis loin d'être seule, les cafés sont blindés de cyclos. Je continue ma route, mais j'ai de plus en plus de mal. Les étapes n'est finissent pas, je scrute mon compteur pour les kilomètres restant. C'est long, je m'ennuie, j'ai mal aux cervicales.
Je me rends bien compte que ma moyenne descend en flèche ! Je me souviens alors des paroles de Florence me disant qu'il faut faire du 14 pour être hors délai.
Grrrrr ! Je fais du 14 et même en dessous !!!! Allez Agnès GO !
       Tinteniac / Fougères : je n'en peux plus. Faut trouver une solution. Un collègue de boulot m'avait dit qu'il viendrait me voir à cette étape. Je lui donne rendez vous à midi à Fougères, où avec sa famille il m'attends. J'ai bien vu qu'à son regard je l'ai surpris de la tête que je devais avoir .. Je ne leur accorde qu'un petit quart d'heure et je décide d'aller prendre une douche, chose que je n'avais pas fait depuis dimanche !!! Et je me fais masser les jambes. Je prends le temps d'engloutir un plateau à 3000 calories et me revoici sur ma route. Ça va mieux, encore une fois OUF !
Mais il faut que ça dure, et le souci est là. Au fil des kilomètres les douleurs ressurgissent..
Le "Stratos" N288 a bien tenu le choc lui aussi !
Le "Stratos" N288 a bien tenu le choc lui aussi !
        Environ 10 km avant Villaines La Juhel il me semble avoir croisé Rodolphe en voiture. Je dois halluciner je suis fatiguée. Juste avant ça j'ai croisé un cycliste massé par les pompiers. J'apprendrai plus tard qu'il est décédé d'une crise cardiaque. Cela me contrarie. Quelques cyclistes poussent leur vélo sur cette étape difficile. La chenille de cyclistes se détend de plus en plus. J'arrive tout de même à doubler des vélos même à 10 !! J'entends une voiture me frôler et découvre Rodolphe au volant de sa voiture ! Ça alors !
Immédiatement il me débarrasse de mon sac à dos et de la sacoche du vélo. Je suis épuisée.
J'ai l'impression qu'il a le même regard du collègue en me regardant, je dois vraiment avoir sale mine.. Il me dit qu'il m'attend à la prochaine étape.
          Soulagée à l'idée que son assistance va m'aider, j'ai souvenir qu'à l'aller cette ville étape c'était la folie. Noir de monde, de la musique et des centaines de personnes concentrées dans la rue principale laissant apparaître un couloir pour les randonneurs acclamés de bravos dès leur arrivée. Je ne sais pas où tourner de la tête, je suis obligée de descendre du vélo tellement que la population est en ébullition. Moi je suis éreintée.
Rodolphe s'occupe de remplir mes bidons, va me chercher un plateau à 3000 calories, me masse les jambes et me donne un vrai café de la brasserie du coin. Je dors une heure dans le coffre de la voiture. Requinquée, je repars. Plus que deux étapes avant la Tour Eiffel. Cela me semble tellement tellement loin ! Mais je me raccroche à l'idée qu'il y a moins de dénivelé, et j'en garde un bon souvenir à l'aller. Dans la nuit, rares sont les cyclistes. Où sont tous les maillons de la chenille aux loupiotes rouges ? Je me rends bien compte que mon timing va être serré pour arriver à Paris avant 13 heures.. Et commence à réaliser qu'il y a de fortes chances que j'arrive hors délai. Les cervicales me font de plus en plus mal. Je ne peux plus tourner mon cou et reste voûtée pour avoir moins mal. C'est compliqué car je n'arrive pas à voir les flèches et les descentes sont impossible si je ne m'arrête pas tous les 200m pour faire des étirements. Rodolphe me suit en voiture aux divers croisements.
Vélodrome de St Quentin: fin du "calvaire" et la délivrance !
Vélodrome de St Quentin: fin du "calvaire" et la délivrance !
Avant dernière étape : Dreux
Je suis épuisée, j'ai mal aux fesses et cou. Heureusement que mes jambes sont toujours ok. Rodolphe me dit que je peux dormir 1 heure si après j'enquille plus vite. De toutes façons je suis dans l'impossibilité de continuer. Tant pis j'arriverai hors délai même d'une minute.
        Je m'allonge sous une table au milieu de plein de cyclistes avec eux aussi des têtes défoncées. Au contact du tapis de sol sur le carrelage je m'endors. Debout ! l'heure est passée à toute allure. Pas de temps à perdre. Déjeuner rapide et je m'élance vers la capitale sous une pluie battante. Motivée à l'idée qu'il n'y a plus de côtes !! Mais mes cervicales n'en peuvent plus, et la douleur s'accentue. Je dois m'arrêter de plus en plus souvent. Je reste fixée sur mon compteur m'interdisant d'aller en dessous de 20 à l'heure. Trois heures devant moi, 60 km. Ça le fait. Avec prudence au maximum sous la pluie, concentration. Dès que je peux je monte jusqu'à 25 à l'heure sans à-coups pour garder mes jambes. Autant ça va le faire !?
         Sur ces 20 derniers kilomètres que des crevaisons, et beaucoup de dégâts matériel pour les randonneurs épuisés à cause de la pluie et la route pleine de trous. Des camions de pompiers, des cyclos assis, même un cyclo pleure. Rodolphe m'encourage au bord de la route sous la pluie comme beaucoup de monde tout au long des routes de Bretagne.
Epuisée, marquée..., mais heureuse !
Epuisée, marquée..., mais heureuse !
         Mon vélo file bon train, la revue mécanique ayant été effectuée par Rémi, je n'ai rien à craindre.
Je n'arrête pas de penser aux dernières minutes qui passent mais aucun stress. Je profite de chaque instant associant kilomètre avec minute. Un par un.
         Ce n'est seulement à trois kilomètres environ de l'arrivée qu'une nouvelle ressource a surgi de moi. Tous les encouragements de vous tous, tout au long de ces longs mois de préparation, au vélo, au travail, les amis, la famille, mes fistons. J'ai pensé à vous tous et l'énergie dans mes jambes a doublé.
C'était gagné, je l'aurai ce PBP 2015.
Encore une fois je pleure filant bon train sur la piste cyclable aux abord du vélodrome.
J'ai oublié mes cervicales, ma sœur doit m'attendre trépignant d'impatience.
       Je rentre dans le couloir du contrôle où la balise enregistre le bip de ma puce. Je pleure encore plus.
Des centaines de personnes sont là applaudissant et hurlant des bravos, et j'entends dire "c'est une femme ! " J'entends aussi un Agnès, c'est ma sœur qui m'accueille un bouquet de roses à la main. On re pleure. Une féminine arrive peu de temps après moi et elle pleurait aussi. Je la félicite,
Décidément les filles ça pleure toujours ! Nous retrouvons Rodolphe au vélodrome ému lui aussi.
        Voilà l'histoire de mon Paris Brest Paris que j'ai eu plaisir à partager avec vous.
Je vous remercie tous pour vos soutiens, vos conseils, vos encouragements depuis des mois.
Merci à Rodolphe pour son assistance parfaite qui m'a été précieuse.
Une pensée toute particulière pour Florence dont j'ai voulu suivre les traces et prendre la suite de cette randonnée difficile et magique qu'est le Paris Brest Paris."
    
* Affichage sur mon compteur :
 1241 km
 72h30 de pédalage
 12888 mètres de dénivelé +
Temps d'arrêt : 17h30 dont 7h30 de sommeil
Temps total : 89h38 / 90h

Que rajouter de plus à un tel compte-rendu... Rien, nothing, nada, niente, no comment !
Tout y est.
Respect..., et bravo.
Photos  ici